Netflix : une puissance incroyable pour la Formule 1 selon Esteban Ocon

Netflix : une puissance incroyable pour la Formule 1 selon Esteban Ocon

« Mes pneus sont morts, je n’ai plus d’adhérence. » Communications radio au cockpit collectées par Netflix. Il est ensuite mélangé à des images montrant une voiture en détresse. C’est l’un des classiques de la série « Drive to Survive » diffusée sur Netflix pour traduire les émotions et les comportements sur la piste, à plus de 300 km / h. La plateforme américaine a dépensé plusieurs millions de dollars (montant exact confidentiel) pour emmener les téléspectateurs dans les coulisses de la Formule 1. Une intrusion trop scénarisée pour déplorer certains puristes. Mais les pilotes, en particulier la jeune génération, acceptent ce concept. Esteban Ocon, désormais pilote alpin, y voit une opportunité de toucher de nouveaux publics

« Beaucoup de messages lorsque les gens découvrent de nouveaux épisodes » – Esteban OCON

Le pilote normand n’a pas besoin de connaître la date de sortie d’une nouvelle saison. Vous êtes immédiatement averti lorsque les épisodes sont mis en ligne: «Chaque fois qu’une nouvelle saison sort, je reçois beaucoup de messages de personnes du monde entier qui m’envoient des SMS. C’est incroyable la puissance de cette série », observe le pilote. Esteban Ocon était l’un des personnages centraux d’un épisode tourné en 2018, lors du Grand Prix de Belgique. Puis il fait face à une situation douloureuse: son équipe Force India vient d’être rachetée par le milliardaire canadien Lawrence Stroll, père de Lance Stroll puis pilote avec Williams, la pire équipe du terrain. Il était évident que le fils allait être «recruté» par l’équipe, une autre acquisition du père. Éjecter l’un des deux pilotes de départ. Netflix avait mis un accent considérable sur la rivalité d’alors entre Esteban Ocon et son coéquipier mexicain Sergio Pérez. Traduisant ainsi les relations souvent tendues dans un même garage entre collègues qui, équipés de la même voiture, sont avant tout des adversaires. Sachant que le moins bon des deux sera toujours le premier à être remplacé par un autre conducteur. «Cette série est un programme scénarisé américain. Il faut garder les gens en haleine, en rivalité, en tension. C’est ce qui attire beaucoup les gens en dehors de notre sport », admet Esteban Ocon.

Des confidences sur les parcours pour atteindre la F1

Des confidences sur les parcours pour atteindre la F1

Ce fameux épisode filmé sur le prestigieux circuit de Spa-Francorchamps a montré l’injustice de voir le pilote Ebroïc, classé troisième, condamné à abandonner sa place la saison suivante. La production l’avait interrogé sur ses origines modestes, sur l’improbabilité qu’il atteigne le sommet du sport automobile, sachant que l’argent permet souvent d’acquérir le meilleur équipement même en karting. «Mes parents ont vécu plusieurs années dans une caravane», précise plus tard le normand, dans un scénario mêlé aux louanges de Lewis Hamilton et de Sebastian Vettel, alors en tête du classement mondial, sur les qualités du jeune Français.

Cette série ne cherche jamais à déchiffrer la capacité de conduite ou le réglage des voitures en fonction des circuits. Netflix se concentre plutôt sur la présentation des pilotes sous un jour différent: des hommes avec leurs forces et leurs faiblesses. Et chacun a sa propre histoire pour atteindre le Graal: une place dans l’une des disciplines les plus élitistes au monde. En Formule 1, il n’y a que vingt pilotes partants. «C’est formidable d’avoir notre programme dans notre sport sur une plateforme aussi grande que Netflix», sourit Esteban Ocon, conscient que le public peut désormais identifier les chemins derrière les hommes avec des casques. Pour les rendre plus humains. Une quatrième saison est en cours de tournage. Preuve que Netflix considère l’investissement rentable.