A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’exposition mondiale de la presse « Le pouvoir du peuple: témoignages des mouvements de contestation depuis 1957 » se tiendra à la Cité internationale universitaire de Paris du 3 au 30 mai 2021.
La Cité internationale universitaire accueille à ses portes 23 photographies de reporters internationaux. En libre accès par la rue, l’exposition présente des images en mouvement qui témoignent des mouvements de contestation des citoyens. L’exposition est le fruit d’un partenariat entre la World Press Photo Foundation, le Royaume des Pays-Bas et l’UNESCO. Il commence symboliquement le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse.
Brassage culturel
Au fil des ans, le concours World Press Photo a récompensé de nombreuses photos de protestation, comme celle de Douglas Martin en 1957. Il montre Dorothy Counts, la première femme noire à s’inscrire au lycée Harry Harding de Charlotte (USA), poursuivie par des manifestants sur le premier jour de l’année scolaire. La foule lui jette des pierres. L’approche de cet élève du secondaire a contribué à mettre fin à la ségrégation dans les écoles du sud. Plus tard, d’autres photographies sont devenues mondialement connues, comme celle prise en 1990 sur la place Tiananmen (Chine).
L’Ambassade des Pays-Bas en France a choisi la Cité internationale universitaire de Paris pour mettre en valeur les valeurs de la paix, le mélange des cultures et l’ouverture sur le monde qu’elle représente. La Cité internationale universitaire « montre une utopie réaliste », explique Wilco Versteeg, chercheur en photographie documentaire et ancien étudiant à la Cité internationale. Dans quelques semaines, l’exposition quittera Paris pour Strasbourg et Lyon, avant de se rendre dans d’autres pays du monde, comme le Liban et le Pérou.
Edition 2021 enrichie de 2 nouveaux primés
Sur ces vingt photographies, deux, récompensées en 2021, ont été ajoutées à l’exposition. Le premier, Evelyn Hockstein, met en scène deux personnes qui ne sont pas d’accord sur la suppression du Lincoln Park Emancipation Memorial à Washington. La seconde, d’Ernesto Benavides, montre un partisan du président déchu, Martin Vizcarra, lors de manifestations. À Lima, ils ont continué après le couvre-feu de 23 heures imposé en raison de la pandémie de COVID-19.
Une vague de manifestations continue de se répandre dans le monde: manifestations en faveur de la liberté d’expression après l’attaque de Charlie Hebdo, contre le président vénézuélien Nicolas Maduro, contre les violences policières racistes aux USA, confrontation avec les chemises rouges et la police thaïlandaise. Toutes ces photos, plus fortes que les mots, « montrent ce que vous ne voulez pas voir », dit Wilco Versteeg. Ils contribuent également à faire la lumière sur des histoires plus marginales, comme l’opposition des Sioux à la construction d’un oléoduc à proximité de leur réserve, illustrée par Ambre Bracken.
Aujourd’hui, des milliers de photos sont partagées chaque minute à travers le monde. Cependant, seuls les photographes professionnels ont les compétences techniques et artistiques nécessaires pour montrer le monde avec autant de puissance.